L’afflux de jeunes migrants à la frontière américaine, un défi pour Joe Biden

Dalia Hamam Dimanche 07 Mars 2021-10:45:43 Actualités Internationales
Un membre de la police aux frontières emmène un enfant candidat  à l’asile à un arrêt de bus à Brownsville (Texas) le 26 février 2021
Un membre de la police aux frontières emmène un enfant candidat à l’asile à un arrêt de bus à Brownsville (Texas) le 26 février 2021

L’afflux de milliers de mineurs non accompagnés, venus d’Amérique centrale jusqu’à la frontière américanomexicaine, expose le gouvernement de Joe Biden à une crise migratoire potentielle, dans l’une des régions des Etats-Unis les plus sensibles politiquement. Le président démocrate a promis de mener une politique migratoire “saine et humaine” après le mandat de Donald Trump, mais des organisations d’aide aux migrants estiment que ses déclarations présentent un effet pervers. Comme Donald Trump, qui avait mis la lutte contre l’immigration, légale comme illégale, au centre de sa politique de “l’Amérique d’abord”, le nouveau gouvernement continue à refouler les immigrés ayant traversé la frontière illégalement. La majorité d’entre eux viennent d’Amérique centrale, fuyant la pauvreté et la violence. Mais Joe Biden a décidé de ne pas renvoyer les mineurs isolés, et ceux-ci affluent à la frontière alors que les places sont limitées par la pandémie de Covid19- dans les structures d’hébergement. Selon les organisations militantes, tous les ingrédients sont réunis pour qu’une nouvelle crise se forme à la frontière, car le fait d’accepter les enfants sans leurs parents peut mener les familles à se séparer délibérément. “Il y a comme une explosion du nombre de mineurs qui traversent la frontière illégalement, et la façon dont le gouvernement gère cela est un petit peu bizarre, car c’est sa politique qui en est la cause”, affirme l’avocate Allegra Love, qui fournit des conseils juridiques aux migrants au sein de l’association Dreamers Project de Santa Fe, au Texas. La politique migratoire américaine “met les parents dans une position où leur seule option est d’envoyer leurs enfants seuls à la frontière parce que c’est comme ça qu’ils peuvent être le plus en sécurité”, dit-elle à l’AFP. La plupart des mineurs arrivés seuls, dont certains n’ont que 6 ans, passent dix jours en quarantaine et, s’ils sont testés négatifs, sont envoyés dans des centres d’hébergement disséminés à travers les Etats-Unis en attendant que les autorités retrouvent leurs proches installés dans le pays. Selon les détracteurs de cette politique, ce séjour - dans des centres où des abus graves ont déjà été signalés dans le passé - peut durer des mois.

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